Article publié le 04/06/2019 dans la Nouvelle République.
Annie Bergeron fut une des réfugiés en 1939 avec sa famille à Saulgé. Où elle s’est mariée et vit encore, 80 ans après.
“ Pas d’eau courante, ni de toilettes ”
Annie est une petite fille de 9 ans lorsqu’en septembre 1939 elle est contrainte, comme tous les habitants de son village, de quitter Téterchen pour se réfugier dans la Vienne. « Je me souviens que j’ai dû abandonner tous mes jouets », confie l’octogénaire. Comme tous, elle revoit aussi la précarité de l’hébergement dans la ferme des Gâts où elle va rester un an : « Pas d’eau courante, ni de toilettes, pas même de cheminée. On a dû installer un petit poêle servant à chauffer l’eau pour la lessive. »
Scolarisée pendant un an, elle repart en 1940 en Moselle. Mais ayant l’occasion de revenir à Saulgé en 1949, elle y fait la connaissance de Jean Bergeron qu’elle épouse à Téterchen le 18 août 1953. Ensemble, ils exploiteront à Saulgé la ferme de la Font de Sazat. Annie Bergeron deviendra même ajointe au maire de la commune.
Et 80 ans après, elle vit toujours à la Font de Sazat. Elle n’a rien oublié de ces tragiques évènements qui ont bousculé sa vie : « Pour les enfants, c’était comme une aventure. Mais pas pour les adultes. »